Pour la deuxième session consacrée aux lauréats du NEF 2018, trois jeunes femmes et trois jeunes hommes (de moins de 42 ans) ont présenté leurs travaux. Ces recherches remarquables par leur niveau de pointe et d’innovation touchent aussi bien la finance, la biologie, les mathématiques que la chimie. Malgré cette variété, ils ont tous un point commun : l’amélioration des conditions de vie des êtres-humains.
Abdigani Diriye, d’IBM-Research Africa, à Nairobi, au Kenya, s’est attelé à la lourde tâche de faciliter l’accès aux services financiers dans un monde où 1,5 à 1,8 milliards d’hommes et de femmes sont exclus du système bancaire traditionnel.
Pour Jonathan Esole, de l’université Northeastern, aux États-Unis, les mathématiques sont un art. Un art dans lequel peuvent exceller les Africains pour bâtir le Wakanda dans la vraie vie. Car la richesse de l’Afrique n’est pas ses ressources minières mais ses hommes et surtout ses femmes.
En parlant de richesses humaines, le nord de l’Afrique, avec sa diversité génétique, a offert à Rym Keffi, de l’Institut Pasteur de Tunis, l’occasion de mettre ses connaissances au service de son pays pour l’études des maladies génétiques. En Tunisie où près de 400 maladies génétiques sont répertoriées, elle a, grâce à ses travaux, amélioré la prise en charge en rendant possible le diagnostic pré-symptomatique permettant ainsi d’éviter les complications. Elle a également développé l’utilisation de l’ADN extrait à partir des dents en médecine légale. Ainsi la diversité génétique apparait comme une faiblesse mais également comme une force.
Les travaux de Justus Masa, de l’université de la Ruhr à Bochum, en Allemagne, pour la production d’une énergie qui utilise l’hydrogène comme vecteur, grâce à l’électrocatalyse.
Les recherches de Sanushka Naidoo, de l’université de Pretoria, en Afrique du sud, grâce à l’utilisation des biotechnologies, ont mis en exergue combien l’innovation en Afrique doit être soutenue. Car ses travaux qui portent sur la recherche des mécanismes de défense des plantes qui font face à des contraintes biotiques et abiotiques dans le contexte du changement climatique ont aidé à comprendre comment éviter la perte des productions agricoles. L’Afrique voit sa population croître et doit ainsi augmenter son secteur agricole pour nourrir sa population. Ainsi les biotechnologies sont une des réponses.
Toujours dans cette optique d’améliorer le sort de son prochain, Maha Nasr, de l’université Ain Shams, au Caire, en Égypte, se considère avant tout comme humanitaire. Pour lutter contre les maladies comme le cancer son idée a été de formuler les médicaments sous forme de nanoparticules composites. Et les résultats sont prometteurs : pour la citer, “souffrir des effets secondaires des médicaments deviendra une option pour le malade”.
Aussi divers que soient leurs domaines de recherche, l’amélioration du sort de son prochain est à lire en filigrane dans les travaux de ces jeunes brillants scientifiques qui “pensent local mais agissent global”.
Cinq jeunes talents sous les feux des projecteurs
March 28, 2018