Organisée sous le thème «Renforcer la résilience de l’Afrique par l’éducation, la recherche et l’innovation», la première édition virtuelle du Rassemblement international du NEF, débutée avant-hier, a déjà réuni quelques figures de proue politiques et scientifiques, ce sous l’œil attentif de plus de 1000 participants inscrits. Retour sur quelques moments forts.
En mettant l’accent sur l’identification des moyens pour faire de l’Afrique un acteur clé dans le domaine des découvertes scientifiques, la session plénière, incluant, entre autres, des lauréats du Prix Nobel, comme les Professeurs Donna Strickland, Sir Richard J. Roberts and François Englert, a permis de dégager quelques pistes de réflexion intéressante, notamment sur la nécessité de transmettre le savoir scientifique dans un langage simple qui soit compréhensible pour tous.
Pour y parvenir, le Docteur Richard J. Roberts a ainsi mis en avant le test dit de la «Grand-Mère.» Une expérience qui consiste, a-t-il souligné durant le panel, «à expliquer et à amener votre grand-mère à comprendre ce que vous faites, au point qu’elle s’en vante auprès de ses amis.»
Outre la communication, les panélistes n’ont pas manqué de pointer du doigt l’importance du dévouement porté à son travail, ce indépendamment des conditions et de l’environnement dans lequel un chercheur donné se trouve ainsi que du matériel dont il dispose. Une passion, représentant au passage un élément clé qui mène au succès dans le domaine de la recherche selon les intervenants, suivie par les Lauréats du Next Einstein Forum et mise en lumière durant un premier coup de projecteur singulier portant sur leurs travaux.
Par exemple, le Docteur Alpha Kabinet Keita de la Guinée-Conakry, s’est profondément investi dans le développement des capacités en mettant en place des laboratoires de biologie moléculaire, en formant des biologistes et en co-créant le Centre de recherche et de formation en infectiologie de Guinée (CERFIG). Un renforcement de compétences nécessaires, mais pas encore suffisant pour maximiser et tirer profit des talents scientifiques africains.
Ainsi, lors des panels liés au rôle de la science et du leadership dans la lutte contre les pandémies ainsi que, les experts ont largement parlé du rôle croissant joué par le numérique et les méga-données dans l’économie et la recherche. Cependant, force est de constater que des écueils subsistent, parmi lesquels un manque d’accès d’une large partie de la population à internet voire à l’apprentissage numérique.
Face à ce contexte, les chercheurs du panel de l’impact de la COVID-19 sur les populations vulnérables, ont recommandé de repenser le système éducatif en portant une attention particulière sur l’accès des étudiants à internet, aux ordinateurs et aux nouvelles technologies. Une refonte du système scolaire qui contribuerait à développer les aptitudes numériques chez les jeunes et leur permettraient de ne plus être uniquement que des consommateurs de technologies, mais des créateurs d’innovation numérique adaptée au contexte africain.
Autant d’éléments et de recommandations donc, parmi d’autres qui seront abordés lors des sessions intéressantes à venir au cours des deux prochains jours, à prendre en compte car ils contribueraient à ce que l’Afrique puisse jouer pleinement son rôle dans les domaines de la science et de l’innovation au niveau mondial et améliorer ses moyens dans le combat contre les futurs pandémies.